Dans le vaste et dynamique paysage industriel africain, les producteurs de ciment se retrouvent à la croisée des chemins énergétiques. La dépendance aux combustibles fossiles, coûteuse et polluante, pousse ces géants comme Dangote Cement ou Lafarge Africa à explorer les pistes des énergies renouvelables, offrant ainsi une bouffée d’air frais aussi bien pour leurs comptes d’exploitation que pour l’environnement.
Des ressources naturelles abondantes pour une révolution énergétique
Le continent africain déborde de potentiels insoupçonnés : il caresse quotidiennement un soleil généreux, souffle avec vigueur par endroits un vent fertile et recèle des rivières à énergie vive. Imaginez un peu ! Le solaire qui transforme la lumière en énergie électrique, le éolien qui capte la puissance du vent, ou encore le hydraulique issu des cours d’eau, tous rivalisent aujourd’hui en fiabilité et innovent en performance pour alimenter la production de ciment.
Au Kenya, par exemple, Mombasa Cement a inauguré en 2023 une centrale éolienne de 36MW dans sa cimenterie de Kilifi, tandis qu’un énorme projet solaire de 10MW approvisionne la cimenterie de Vipingo. C’est une vision nouvelle qui émerge, où l’impact environnemental décroît alors que les économies financières s’annoncent substantielles. Rien que le passage au biomasse en Éthiopie promet de réduire de 40 % la consommation massive de charbon et d’épargner aux acteurs locaux des milliards en devises étrangères !
La technologie, moteur d’une transition réussie
Adopter ces sources d’énergie alternatives ne se résume pas à installer des panneaux ou des éoliennes. C’est s’engager dans un processus technologique pointu où l’intégration, la gestion intelligente et le stockage de l’électricité deviennent clés. Les innovations telles que les systèmes photovoltaïques avancés, les turbines éoliennes à haut rendement et les solutions hybrides permettent de lisser la production énergétique, évitant ainsi les interruptions coûteuses.
PPC, en Afrique du Sud, n’a pas choisi la facilité. Engagé dans un contrat d’achat d’électricité de 20 ans avec Yellow Door Energy, sa production solaire de 24,5MWp à Leeudoringstad illustre comment connecter de gigantesques panneaux photovoltaïques à un réseau complexe, via une ligne électrique aérienne longue de 43km ! Ce projet exemplaire souligne la ténacité technologique qu’il faut mobiliser pour électrifier durablement les cimenteries.
Des impacts économiques et environnementaux à double tranchant, puissants et durables
Les avantages sont indéniables. Premièrement, remplacer le charbon et le diesel par des alternatives vertes diminue drastiquement les émissions de CO2, lettres de noblesse indispensables pour les marques soucieuses de leur empreinte écologique. Ensuite, la stabilité tarifaire de ces énergies renouvelables, par rapport à la volatilité des prix du pétrole ou du charbon, permet de maîtriser les coûts de production sur le long terme.
En Côte d’Ivoire, l’institution Ciments d’Afrique de l’Ouest (CIMAO) évalue comment s’affranchir des coûts importés grâce à ce virage énergétique. De même, des entreprises bien implantées comme Ciments du Sahel ou Cimerwa au Rwanda s’escriment à combiner énergie locale et réseaux intelligents pour garantir une production plus verte et moins chère, une équation gagnante sur tous les tableaux.
Une nouvelle ère pour la consommation électrique et l’économie d’énergie
Au-delà de la simple substitution énergétique, c’est une refonte totale de la consommation électrique dans l’industrie cimentière qui se dessine. Moins dépendante des réseaux publics souvent instables et coûteux en Afrique subsaharienne, la production se tourne vers des systèmes autonomes, hybrides et flexibles : cogénération, stockage par batteries, couplage solaire-éolien, etc.
Ces avancées se traduisent par une meilleure maîtrise de la demande électrique, la réduction des pics de consommation et l’allongement de la durée de vie des équipements. CIMAF, un acteur majeur du secteur, expérimente d’ailleurs des modèles intégrés qui optimisent l’ensemble de la chaîne énergétique, du sourcing à la consommation. Une vision que chaque cimenterie ambitieuse – que ce soit Savannah Cement ou Ciments de Bizerte – envisage désormais comme une porte ouverte vers l’avenir.
Quel avenir pour l’Afrique face aux énergies renouvelables dans le secteur cimentier ?
Si l’énergie verte fleurit dans plusieurs régions, les défis restent particulièrement corsés : investissements initiaux lourds, infrastructures parfois déficientes et disponibilité des ressources alternatives limitées peuvent freiner des projets pleins de promesses. Les solutions technologiques impliquent collaborations internationales et aides financières afin de percer ces barrières.
Cependant, la dynamique est enclenchée et les exemples abondent, aussi bien au nord chez Ciments du Maroc qu’en Afrique de l’Est ou australe, montrant la voie d’une industrialisation durable. Une source de motivation incroyable quand on se rappelle que la transition énergétique ouvre non seulement un nouveau chapitre pour la production de ciment, mais soutient aussi des économies en quête d’autonomie et d’indépendance énergétique.
Le géant éthiopien Dangote Cement est en pleine expansion, entre luttes contre la fiabilité du réseau électrique et choix stratégiques vers la biomasse, une alternative lourde de promesses. Leur cas souligne les paradoxes et les opportunités de la transformation énergétique sur le continent.
Passionné d’autonomie énergétique, j’ai 43 ans et je mets mes connaissances au service de ceux qui souhaitent vivre de manière plus indépendante et durable. Mon objectif est de partager des conseils, des ressources et des innovations pour favoriser une transition énergétique responsable.
